28 août 1939
: Le GC II/4 quitte Reims, sa base de temps de paix, et rejoint
Xaffevillers (près de Rambervillers), sa base opérationnelle, où il restera de longs
mois. La piste est un champ, les avions sont camouflés sous la
végétation, un alvéole
tous les 50m, les Petits Poucets dans un bois de chênes, les Diables
Rouges en face, dans un bois de sapins, avec des baraquements
sommaires, tel le mess
des sous-officiers de la Spa 155 par exemple.
Le
premier repas
des DR à Xaffevillers...
Photo/commentaire:
J.Prott:
Premier repas pris par les personnels de
l’escadrille SPA 160 « Diable rouge » sur le terrain de Xaffévillers
le 28 août 1939 à la mi-journée. Le PC du II/4 est situé
dans un....autobus, tandis que celui de chaque escadrille
se trouve sous une tente. Des camions sont envoyés à Rambervillers acheter
des planches, lesquelles seront clouées directement sur les troncs
des arbres pour fabriquer des cabanes sommaires aux hommes.
Photo
1: Photo/commentaire:
J.Prott:
Car-PC du Groupe de Chasse II/4 photographié dans
le Massif central le 18 juin 1940. De marque Rochet-Schneider, le véhicule a quitté
la route après avoir tenté d’échapper à une attaque aérienne ennemie...
Photo
2: Photo/commentaire:
J.Prott:
L’adjudant-chef Robert Cruchant photographié avec
sa peau de bique sur le terrain de Xaffévillers devant la tente PC de la 3ème
escadrille SPA 160 "Diable rouge", parfaitement identifiable, avec
l’insigne d’escadrille figurant au-dessus de l’entrée.
Photo
3: Photo/commentaire:
J.Prott:
Septembre 1939 sur le terrain de
Xaffévillers. Travaux visant à la mise sur pied de moyens de défense du terrain
peu après le déploiement des escadrilles du Groupe de Chasse II/4. On devine
sur la droite une baraque et son camouflage. Sur le cliché, de gauche à
droite : Riolacci, le sergent Eiseman, Engrand et le maître-ouvrier Jean
Prott. Remarquer à gauche une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1913.
Photo
4: Photo/commentaire:
J.Prott:
Entrée du bar et popote des pilotes de l’escadrille
SPA 160 « Diable rouge » à Xaffévillers. Sur le cliché, de gauche à
droite : l’adjudant mécanicien Castelain dit « Lumignon », le
serveur Robert Hulin et le barman Francis Davout dit « le Maudit ».
Une inspection
le 31 août 1939 montre que le GC est prêt au combat...

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Photo/commentaire:J.Prott:
Curtiss H-75 à la butte de tir sur le terrain de
Xaffévillers pour réglage de la synchronisation du tir des
mitrailleuses à travers le champ de l'hélice. Debout sur l’aile : le sergent Bonneau, armurier. A bord
de son appareil portant le numéro 89 : le
sergent-chef pilote Antoine Casenobe. Au sol, de gauche à droite :
l’adjudant Sébastien Tarroque, mécanicien et « chef de hangar »
(autrement dit chef de tous les mécaniciens affectés à l’escadrille), puis le
sergent mécanicien Jules Wagon (mécanicien attitré d'Antoine Casenobe) et l’adjudant pilote Pierre Villey. Dans une
position identique à celle qu’il a sur le cliché, le sergent Bonneau recevra le
12 mai 1940, lors du mitraillage du terrain de Xaffévillers, dix-sept balles ou
éclats d’obus de Messerschmitt Bf-109 dans les jambes. Il sera sauvé in
extremis par Vasseur, juste avant que l’appareil sur lequel il intervenait ne
prenne feu. |
3 septembre 1939
: Déclaration de guerre de la France à l'Allemagne, suite à l'invasion
de la Pologne le 1er septembre.
8 septembre 1939 : La SPA 160 "Diables Rouges" remporte
les deux premières victoires aériennes françaises
de la seconde guerre mondiale. Deux Me 109, le premier abattu par Sergent-Chef Antoine
CASENOBE, le second par l'Adjudant
Pierre VILLEY. Photo:
Photo/commentaire: J.Prott:
De gauche à droite : Pierre Villey, Antoine
Casenobe et François Diétrich dit « Marlène », appartenant tous les
trois à l’escadrille SPA 160 « Diable rouge » du Groupe de Chasse
II/4.
9 septembre 1939 : Le
sergent JEAN de la Spa 160 se tue lors d'un décollage, son train
touche la ligne d'arbres en bout de piste, l'avion s'écrase
et prend feu.
25 septembre 1939 : Mort
au combat du Capitaine CLAUDE, commandant la Spa 155 Petits
Poucets. Après 20 mn de combat où 5 avions allemands tombent,
dont l'un abattu par le Capitaine, celui-ci est touché et s'éjecte.
Il est mitraillé au bout de son parachute, et reçoit 2 balles
dans la tête. L'indignité de sa mort engendra une note du Général
d'Harcourt invitant les pilotes à user immédiatement de représailles
si de pareils faits se reproduisaient.
Photo
1: Photo/commentaire:
J.Prott:
Photographie prise lors de l’inauguration du
monument élevé à la mémoire du capitaine Pierre Claude, tué au bout de son
parachute à Witzenbach, mitraillé après avoir abattu un Messerschmitt Bf-109.
Premier pilote du GCII/4 tué en combat aérien.
Photo
2: Photo/commentaire:
J.Prott:
Le même monument, de nos jours.
26 septembre 1939 :
Le Lieutenant VINCOTTE des Diables
Rouges est nommé au commandement des Petits Poucets.
28 septembre 1939 :
Prise de guerre...

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Photo/commentaire:J.Prott:
Le 28 septembre 1939, ce
Messerschmitt Bf-109 E1 (numéro de série 3326), piloté par Georg Pavenzinger et
appartenant à la deuxième escadrille du I/J.G. 51, se pose en panne d'essence à
Geudertheim (France).Tous
les appareils « pris à l’ennemi » pendant la Campagne de France
seront acheminés par les airs à destination d’Orléans où ils sont rassemblés
pour étude. Compte tenu de ses aptitudes, le capitaine Constantin Rozanoff,
avant-guerre pilote d'essai au Centre d’Essais en Vol et qui dera en janvier 1940
affecté à l’escadrille SPA 160 « Diable rouge », est chargé par
l’armée de l’Air d’assurer ces transports. |
Cet avion fût
le premier capturé par l'armée française, il en découlera la
première Croix de Guerre du conflit remise à un civil. Récit
et photos ici.
(Merci à Monsieur Michel
KNITTEL,
historien à Geudertheim, pour l'information et les documents
fournis)
30 septembre 1939 :
A cette date le II/4
est largement en tête du palmarès de la chasse française, avec
17 victoires confirmées. Les
sorties se succèdent, sanctionnées souvent par des victoires,
auquelles les rapports
permettent l'homologation
éventuelle.
Même si les conditions
au sol ne sont pas toujours faciles.....
Photo/commentaire:
J.Prott:
Curtiss H 75 en pylône photographié à Xaffévillers,
par terrain détrempé. Remarquer les roues de l’appareil, profondément enfoncées
dans le sol. Les roues étant bloquées et le moteur continuant à fonctionner,
l’appareil s’est naturellement mis en pylône, situation qui entraîne évidemment
l’obligation de changer l’hélice de l’appareil.
12 novembre 1939
: Visite du GCII/4
à Xaffevillers par le Président du Conseil (E.Daladier), le
ministre de l'Air (G.Lachambre) et les Généraux Vuillemin (Cdt
en Chef des Forces Aériennes), Bourret (Cdt 5ème Armée terrestre)
et Tetu (1ère Armée Aérienne).

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Photo/commentaire:
J.Prott:
De gauche à droite : le capitaine André Borne (commandant le Groupe
de Chasse II/4 jusqu’à ce qu’il soit tué en combat aérien le 16 juin 1940), Guy
La Chambre (ministre de l’Air), Edouard Daladier (président du Conseil),
l’adjudant Baudoin et le sergent Georges Lamothe (radios du groupe) et le
sergent mécanicien d’équipement Barthélémy de la SPA 155 « Petit
Poucet » dit « Pépé ». Remarquer les cuirs du personnel
technique : de couleur noire, munis d’un col en tissu et dotés de
demi-manches supérieures boutonnées à l’épaule. |
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Photo/commentaire:
J.Prott:
Visite des autorités françaises le 12 novembre 1939 à
Xaffévillers dans les Vosges sur le terrain d’opérations du Groupe de Chasse
II/4. Présentation de la délégation de pilotes de la 3°escadrille SPA 160 « Diable rouge » du Groupe de
Chasse II/4. Sur la photographie : Edouard Daladier (président du
Conseil), le lieutenant Régis Guieu (commandant de l’escadrille, tué en combat
aérien le 7 juin 1940) et, derrière lui avec la casquette, le commandant André
Borne. |
Les visites
à Xaffevillers ne sont pas toujours faites par d'aussi hautes
personnalités....
Photo/commentaire:J.Prott:
personnels du GCII/4 sur le chemin de la popote. De gauche à droite :
le sergent pilote François Diétrich, un médecin, le gérant de l’Odéon
(un établissement de Rambervillers) visiblement invité à découvrir les
installations de l’escadrille, le capitaine André Borne, un pilote non
identifié, une femme (une certaine Denym), le capitaine Paul Engler commandant
en second le Groupe de Chasse II/4 (tué lors du débarquement américain à Oran
le 8 novembre 1942), le caporal pilote Jan Truhlar (volontaire thèque), un
inconnu et l’adjudant pilote Pierre Villey (abattu le 25 mai 1940)..
22 novembre 1939 : Le
sergent SAILLARD de la Spa 160 est abattu au dessus de Phasbourg
par H.Wick
du I/JG2, lors d'une protection d'un Potez 631
du 11/52 en mission de reconnaissance.
Photo/commentaire:J.Prott:
Le sergent pilote Pierre Saillard (à gauche) et le
lieutenant Regis Guieu (à droite) devant la tente P.C. de la 3°escadrille, avec
Pratt et Whitney les deux mascottes de l'escadrilles.
28 novembre 1939
: Citation du GCII/4
à l'ordre de la 1ère Armée Aérienne, avec attribution de la
Croix de Guerre avec palmes.
Décembre 1939 : Un hiver des plus rigoureux
apparaît, avec des pointes allant jusqu'à
-35°C. Malgré les efforts des armuriers et leurs tentatives
avec tout "produit lubrifiant", voir "à sec",
il arrive que les mitrailleuses des avions restent résolument
"muettes", les jeux réduits par le froid ne permettant
plus le bon fonctionnement des culasses.... Par chance, les
Allemands semblent éprouver le même phénomène! Les conditions climatiques
réduisent donc très fortement l'activité aéronautique pendant les
mois de décembre 39 et janvier 40...
 Photo/commentaire:
J.Prott:
Curtiss H75 dans la neige sur le terrain de Xaffevillers, pendant
l'hiver 39/40 |
Photo
1: Photo/commentaire:
J.Prott:
Curtiss H 75 de l’escadrille SPA 160 « Diable
rouge » dissimulé par la neige et sous des branchages sur le terrain de
Xaffévillers pendant l’hiver de 1939/1940. De gauche à droite : trois des
pilotes de l’escadrille : Gilbert Cuny, Régis Guieu et Antoine Casenobe.
Photo
2: Photo/commentaire:
J.Prott:
Véhicule Citroën insufflateur d’air chaud de
l’escadrille SPA 160 « Diable rouge » utilisé pour le déglaçage des
« taxis » pendant le très dur hiver de 1939/1940. Compte tenu de la
rigueur exceptionnelle de cet hiver, décision sera prise de doter chaque
escadrille d’un véhicule de ce type.
Photo
3: Photo/commentaire:
J.Prott:
Terrain de Xaffévillers pendant l’hiver 1939/1940.
Debout : le sergent mécanicien Jean Danloup qui devait être blessé le 12
mai 1940 lors du mitraillage du terrain par les Allemands.
Photo
4: Photo/commentaire:
J.Prott:
Sur le terrain de Xaffévillers pendant l’hiver
1939/1940. Les pilotes Pierre Villey, Régis Guieu et Gilbert Cuny s’amusent
dans la neige alors que les « taxis » ne peuvent prendre les airs
compte tenu du froid et de l’épaisseur de la neige. Le froid fut si intense au
cours de cet hiver qu’il dilata les métaux au point de rendre inutilisables les
mitrailleuses embarquées sur les appareils.
 Photo/commentaire:
J.Prott:
Personnels de la 4e escadrille SPA 155
« Petit Poucet » sur le terrain de Xaffévillers pendant l’hiver
1939/1940. Au dernier rang, cinquième en partant de la gauche : Jean
Prott. En dessous de lui : Alexandre Saguet, aide-mécanicien du mécanicien
du lieutenant pilote Max Vinçotte, commandant de l’escadrille |
7
février 1940 : Au repos!!! le GC est fatigué... les
pilotes "crachent le sang" par suite des vols en altitude
à répétition, les mécanos sont fourbus d'entretenir les "taxis"
dans un froid glacial, le GC II/4 est expédié à Marignane, près
de Marseille, afin de récupérer. La base de Xaffevillers est
confiée au GC I/2 "Cigognes", avec ses MS 406, lesquels
souffriront bien plus du froid que les Curtiss H75 du II/4...A
Marignane les "taxis" sont remis à neuf, les hommes
se détendent et s'entraînent, et voient arriver de nouveaux effectifs en renfort
pour les combats à venir....
 Curtiss
H75 des Petits Poucets, base de Marignane (photo extraite du livre "Curtiss Hawk 75" de Jean Cuny et Gérard Beauchamp.
Docavia / Editions Larivière)

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Photo/commentaire:
J.Prott:
Alignement de
Curtiss H 75 de la 3e escadrille SPA 160 « Diable rouge »
du Groupe de Chasse II/4 sur le terrain de Marignane où le groupe de chasse a
été envoyé en repos du 7 février au 7 avril 1940. L’appareil qui porte le
numéro 89 sur l'intrados et sur lequel on lit l'inscription Fanfan la Tulipe est celui
d'Antoine Casenobe (H75-A2 N°189) |
10
avril 1940 : Après
une semaine passée sur la base de Nancy-Azelot, retour du II/4 à Xaffevillers. Avec
le printemps l'activité s'intensifie, malgré que l'ennemi surclasse
de plus en plus souvent le chasse française.
10
mai 1940 : Attaque générale de la France et la Belgique
par les forces du IIIème Reich. C'est la fin de ce qui est qualifié
de "Drôle de Guerre", de façon parfaitement inadéquate
pour les groupes de chasse engagés...Le terrain de Xaffevillers
est bombardé: bilan: 1 soldat amputé par un éclat d'obus, et
3 avions endommagés.
commentaire:
J.Prott: Le terrain fut bombardé la première fois le 10
mai 1940 – jour du déclenchement de l’offensive terrestre allemande – à 4 h 15
du matin. Les pertes en matériel s’élevèrent à deux Curtiss H 75 pour la SPA
155 « Petit Poucet » et à un Curtiss H 75 pour la SPA 160
« Diable rouge ». Seule victime : le réserviste Louis Capmarty,
cuisinier affecté à la SPA 160, qui eut le pied déchiqueté et dût être amputé.
Libéré du service quelques jours plus tôt car ayant atteint la limite d’âge
fixée à 42 ans, il avait accepté de faire 15 jours supplémentaires afin de
permettre à Robert Hulin de partir en permission.
L'après-midi,
le sous-lieutenant TIXIER VIGNANCOURT de la Spa 160 est abattu au sud de Rambervillers
lors d'un vol de reconnaissance.
11
mai 1940 : Nouveau
bombardement du terrain, sans dégâts notoires.
12
mai 1940 : Mitraillage du terrain par plusieurs patrouilles
de Me 109 et 110: bilan: le sergent-mécanicien VINAY mortellement blessé, 3 mécaniciens et 1 armurier blessés,
5 Curtiss détruits.
(photo: Coll.Caluzio)
Photo: Photo/commentaire:
J.Prott:
Reste d’un Curtiss H 75 détruit lors du mitraillage
subi par le terrain de Xaffévillers le 12 mai 1940, dimanche de la Pentecôte.
Ce terrain, déjà bombardé le 10 mai 1940, fut en effet mitraillé le 12 mai par
des Messerschmitt Bf-109. Bilan : un mort et quatre blessés parmi le
personnel des deux escadrilles du Groupe de Chasse II/4, tous mécaniciens.
L’escadrille SPA 160 « Diable rouge » perdit ce jour-là deux Curtiss
H 75.
Au
cours de l'après-midi alors que les bruits de moteurs réemplissent
le ciel, le lieutenant DUPERRET, commandant en second de la
Spa 155, est pris à partie par plusieurs 109 lors du décollage.
L'avion se met en vrille, redresse, puis repart en vrille
et s'écrase à quelques kilomètres du
terrain, tuant son pilote sur le coup.

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Photo/commentaire:J.Prott:
Sur le terrain de Xaffévillers. Le sergent-chef
mécanicien Henri Courbot dit Baldingue montre une verrière cassée
touchée par des balles allemandes. Remarquer au sol les grilles françaises.
Derrière lui : un Curtiss H 75 A1.
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14
mai 1940 : Conséquence de l'avance Allemande, le G.C. part s'installer à Orconte, près de
St Dizier. Les missions
et les combats aériens se succèdent, avec de nombreuses
victoires, sans réussir à endiguer l'avance Allemande.
25
mai 1940: Mort au combat
de l'adjudant VILLEY et du Sergent DIETRICH de la Spa 160, au
cours d'une mission d'escorte d'un Potez 631 en reconnaissance.
Alors qu'ils poursuivent un BF109 à très faible altitude, DIETRICH,
tué par balles par un tir d'un 109 venant de l'arrière, touche
l'avion de VILLEY qui s'éjecte, mais dont le parachute s'ouvre
trop tard.
Lien
sur le Sgt DIETRICH, enfant de Wintzenheim.
(Merci à Monsieur Guy Frank,
membre de la Société d'Histoire de Wintzenheim)
Photo
: Photo/commentaire:
J.Prott:
L’adjudant pilote Pierre Villey et son mécanicien
« attitré » : le sergent mécanicien Alexandre Decker.
31 mai 1940 :
Nouvelle prise de guerre...

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Photo/commentaire:J.Prott:
Le 31 mai 1940, ce Messerschmitt Bf-109 E
(numéro de série 3247) piloté par l’Unteroffizier Rudolf Hager et appartenant
au I/J.G. 76, se pose à la nuit, perdu, à Blesme près de Saint-Dizier. Il est
ici photographié dans la Marne sur le terrain d'Orconte (terrain d’opérations
du Groupe de Chasse II/4 à compter du 14 mai 1940, celui de Xaffévillers ayant
dû être abandonné après le mitraillage subi le 12 mai) où il a été transporté,
prêt à rejoindre Orléans par les airs où l’ensemble des appareils « pris à
l’ennemi » sont regroupés. Constantin Rozanoff se
chargea d’acheminer cet appareil sur le terrain d’Orconte où il devait être
préparé pour pouvoir rejoindre Orléans, ce qui lui valut une petite
mésaventure. Il ne put en effet s’empêcher, avant d’atterrir, de faire
quelques démonstrations au-dessus du terrain. Or, une patrouille de Curtiss H
75 du Groupe de Chasse II/5 basé à Saint-Dizier rentrait précisément de mission
et faillit le descendre : un avion ennemi, parfaitement identifiable avec
ses croix noires et gammées, semblait effectivement mitrailler le
terrain ! Tout à droite, penché à l’intérieur du
cockpit : Constantin Rozanoff. Devant : le mécanicien tchèque Macura.
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Photo
1: Photo/commentaire:
J.Prott:
Autre photo de l'avion ci-dessus..
Photo
2: Photo/commentaire:
J.Prott:
Même avion que ci-dessus. Au centre :
l’adjudant-chef mécanicien Sébastien Tarroque de l’escadrille SPA 160
« Diable rouge ». A sa gauche : le sergent-chef pilote Gérard
Jaussaud de la SPA 155 « Petit Poucet ». Entre les deux, la main à la
bouche : René Lengrand, aide mécanicien.
3
juin 1940 : Etat de l'effectif
apte au combat: 25 pilotes dont 4 Tchécoslovaques, plus l'Etat
Major du II/4 (Borne, Rozanoff et Engler)
7
juin 1940 : Le Capitaine GUIEU, commandant la Spa
160 Diables Rouges, disparait en combat aérien. Le Lieutenant
GIRARD, des Petits Poucets, est nommé au commandement de l'escadrille.

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Photo/commentaire:
J.Prott:
Plaque d’identification du Curtiss H-75 A3 n° 213, appareil livré neuf à
la SPA 160 « Diable rouge » du Groupe de Chasse II/4 après le 20 mai
1940. Cet appareil, affecté au capitaine Régis Guieu qui commandait alors cette
escadrille, fut abattu le 7 juin 1940 ; celui-ci, tombé au fond d’un étang
près du hameau de Vaubéron sur la commune de Mortefontaine dans l’Aisne, ne fut
retrouvé que six mois plus tard avec, assis à son poste, le corps du capitaine.
Insigne:
Photo/commentaire: J.Prott:
Insigne de l’escadrille SPA 160 « Diable rouge » porté par le capitaine Régis Guieu lorsqu’il fut
abattu le 7 juin 1940. Une partie de l’émail, détruite par le feu, est
manquante. |
12
juin 1940 : les Allemands continuent leur percée,
le Groupe quitte Orconte et s'installe à Pouan (près d'Arcy
sur Aube).
13 juin 1940 : Les
Allemands ont franchi la Marne, repli du GC sur Auxerre, puis
le lendemain sur Nevers, et le surlendemain pour Dun-sur-Auron...
16 juin 1940
: mort
au combat du Cdt BORNE, chef du GC II/4, dans une mission de reconnaissance
ordonnée par le QG à un seul avion qui devra être piloté par
un Officier, et qualifiée de "mission suicide" par
les pilotes.
17 au
22 juin 1940 : Le Cdt ROZANOFF
prend le commandement du GCII/4. Ce même jour, à Dun-sur-Auron,
le GC II/4 doit incendier 8 Curtiss H-75A en parfait état,
faute de pilotes pour les replier vers l'Algérie. (Curtiss N° 18-21-52-87-96-189-215-253)
Le 17 le groupe
se replie sur Poitiers, le 18 sur Perpignan la Salanque, et
traverse la mer le 20 en direction de l'A.F.N., où il atterrit
sans encombres à Alger. Le 21 arrivée à Oran, le 22 à Meknes.
L'échelon
roulant rejoint par bâteau,
à bord du "Cdt Dorise". (photo:
Coll.Caluzio) En tout
ce sont 22 Curtiss qui ont franchi la Méditerranée... (n°2-12-24-88-90-101-103-130-139-153-164-193-195-211-214-219-259-267-269-279-314-331)
22 juin 1940 : Signature de l'armistice
à Rethondes.
23 juin 1940 : Citation
du GC II/4 à l'ordre de l'Armée Aérienne.
A Meknes, les
pilotes ne volent plus, l'armée de l'air ayant reçu le 28 juin
l'interdiction de tout vol sur avion de guerre. C'est le désœuvrement
et le temps des doutes, rester fidèle à son devoir de soldat,
continuer la lutte en rejoignant les Anglais... Mers-El-Kebir
stoppera net bien des interrogations. Les bandes blanches sont
peintes sur les Curtiss
du GCII/4.
Les conventions d'armistice
imposent la dissolution d'un nombre important d'unités et
de groupes tant en France métropolitaine qu'en Afrique du Nord.
30 août 1940 : Dissolution
du groupe, reçue au GC le 25 août, mais dont la nouvelle était connue
dès le 14. A cette date, les pilotes du
GC II/4 totalisent 113 victoires (partagées ou individuelles)
pour 77 avions ennemis abattus (dont 51 homologués), avec
24 appareils perdus, 10 morts (dont 1 mécanicien), 15 blessés
(dont 6 mécaniciens), et 2 prisonniers (dont 1 mécanicien). La dissolution
et la défaite laissent un goût amer, même si de nombreux pilotes
seront reversés ensuite dans d'autres groupes de chasse, et
notamment au 1/5....
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